Multiples rencontres (suite envie de se mettre au vert...) [Clark]

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La jeune femme eut un sourire à la semi prédiction de son compagnon. Elle espérait de tout cœur qu’il ait raison… et qu’un jour peut être elle trouvera une personne capable de supporter son rythme de vie… ou tout simplement elle. D’accepter ses pertes de mémoire qu’elle considérait comme un facteur lui gâchant la vie.
Elle rit à sa moue enfantine et faillit lui pincer les joues pour rigoler, ne se reprenant qu’au dernier moment, préférant les téléporter chez elle. Elle laissa Clark seul dans la pièce pendant qu’elle-même partait dans l’autre, plus petite, mais à l’abri du regard lubrique du jeune homme. Elle s’habilla, enfilant sa tenue entière de voleuse, resserrant les lanières aux différents endroits et tirant sur ses mitaines à elle, tout en faisant attention à sa main droite.
Lorsqu’elle refit son apparition dans la pièce, elle se figea en voyant Ago… Clark. La tenue lui allait extrêmement bien. Voir trop bien. Oul secoua la tête pour se remettre de cette si forte émotion et se racla la gorge.

- Ça … ça te va bien, articula t-elle en détournant le regard, faisant mine de se recoiffer pour cacher son visage.

Inspire, expire, inspire, expire.
Elle prit sa cape à elle, l’attacha lentement aux lanières prévues sur ses épaules et abaissa aussi son capuchon. Silencieuse elle prit la main de Clark et l’entraina avec elle pour ce voyage.

Ils arrivèrent directement dans une maison, et elle lui lâcha la main, lui faisant signe de rester silencieux. La voleuse passa la tête par l’embrasure de la porte et tira directement le Sin avec elle, marchant comme si de rien n’était dans la rue. Se sentant observée, elle se retourna et vit une touffe blonde se cacher. Elle soupira, mais attrapa directement la main de Clark, le fixant dans les yeux l’air de lui promettre mille souffrances s’il lui lâchait la main.

- Fais comme si nous étions ensemble… Je t’expliquerais plus tard, souffla t-elle rapidement tout en accélérant le pas.

Intérieurement, elle pestait contre ce stupide blond qui la suivait toujours. Mais comment avait-il su qu’elle était là ? Comment l’avait-il repéré alors qu’elle venait d’arriver ?
De toute façon s’il retentait quoi que ce soit, ne serait-ce que la toucher ou essayer à nouveau de lui mettre la main aux fesses, elle se fichait des conséquences, mais elle le jetterait du haut d’une falaise. En petits morceaux de préférence.
Quoique… Puisqu’elle avait Clark sous la main, ça dissuaderait peut être l’autre.
Elle le guida dans le petit village presque désert et entra rapidement dans une maison, lui lachant la main et passant une porte à l’intérieur, avant de revenir, la capuche baissée.

- C’est bon, ils ne sont pas encore là, on va les attendre, ils ne devraient pas tarder…

Elle eut raison car l’instant d’après, deux voix se firent entendre. L’un bourrue et typiquement masculine, l’autre semblant contester quelque chose et donc féminine. Oul eut un de ses rares vrais sourires et se glissa dans l’autre pièce, saluant chaleureusement les deux vieux, qui s’exclamèrent, à la fois surpris et content de la voir. Elle fit venir Clark et le présenta comme un ami à elle. Reconnaissant les habits, le couple se regarda mais ne dit rien, se contentant de serrer Oul dans leurs bras.

- Tu devrais faire attention Oul.
- Je suis toujours prudente, ne vous inquiétez pas.
- Non, tu devrais faire encore plus attention. Il y a moins de deux semaines, des gens de Gamma sont venus, l’un d’eux était un Muss… raconta le vieil homme, un grand Muss aux yeux bleus. Il ressemblait tellement à Agon…
- Tais toi, s’il te plait, souffla la voleuse les poings crispés.

Elle aussi avait remarqué la ressemblance physique entre son ancien mentor et le Muss nommé King. Et elle espérait de tout cœur se tromper, et que ce n’était qu’une ressemblance physique, et pas plus. Que ça n’avait aucun rapport avec l’histoire d’Agone. Aucun.
La vieille dame lui tendit une photo, représentant une jeune fille aux yeux rouges et aux cheveux noirs. Elle-même l’air plus jeune d’une demi-douzaine année. Mais toujours si facilement reconnaissable.
Oul pâlit et se saisit rapidement de la photo.

- Ils sont venus ici, ils recherchaient cette jeune fille. Toi. D’après les rumeurs qui circulent dans le bas Gamma, les traqueurs ont ordre de la retrouver mais de ne lui faire de mal sous aucun prétexte. Et il y a une mise pour ta... capture, même s'ils n'ont pas donné ce terme. Ici, personne du village ne te dénoncerait, mais... Tu devrais être très prudente, tu sais, arrêter de voler pour un moment…
- Je ne peux pas. trancha t-elle plutôt sèchement, je… ce serait trop long à vous expliquer… mais je ne peux pas.

Elle évita le regard surement interrogateur de son compagnon et fourra la photo dans une poche, se passant une main dans les cheveux l’air gênée.
Ils avaient commencé la traque. Sa traque. Elle était la proie des traqueurs cette fois. Mais elle ne comptait pas se laisser faire. Oul serra les poings de rage. Oh ça non, elle ne se laisserait pas faire. Elle releva la tête, l’air calme.

- Je venais vous donner les nouveaux tableaux si vous les souhaitez…

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Clark lui souhaitait franchement. Personne ne méritait de rester seul, et Oul gagnait à être connue. Après tout c'était une personne sympathique derrière son air froid et nonchalant, prête à aider, sympathique une fois que l'on passait au delà de sa carapace. Preuve en était l'un et l'autre arrivaient très bien à rire ensemble, à plaisanter de tout sans soucis. En tout les cas le vêtement était agréable à porter, et plus léger que ce qu'il aurait cru. C'était presque comme une seconde peau, assez incroyable.

- Merci.

Le Berserk ne voulait pas trop en rajouter, se doutant que cela devait faire étrange à la demoiselle et se laissa entrainer sans soucis. Ils arrivèrent dans une demeure, puis sortirent dans la rue. Lui aussi capta la présence qui semblait les suivre, et le Johnson ne put s'empêcher un léger sourrie. Pour lui il n'y avait pas vraiment d'explication nécessaire.

- Ce n'est pas ça qui va me déranger.

Au contraire, lui était même prêt à en rajouter si nécessaire. Comme si cela allait le déranger de faire croire qu'il était avec une superbe demoiselle... elle devrait plutôt le menacer s'il ne voulait pas la lâcher ensuite alors qu'il n'y aurait plus besoin de jouer la comédie. Oul ne devrait pas trop s'en faire. Si l'autre tentait quelque chose, même dans son état actuel Clark devrait être largement capable de mettre une bonne raclée à un humain. Le village semblait calme et le duo s'arrêta devant une demeure, avant que finalement la voleuse ne le fasse entrer. Lui-même abaissa donc sa capuche. Ce n'était pas très polie de la conserver à l'intérieur. Clark fut introduit auprès du couple peu de temps après, et vu la manière dont ils regardèrent les vêtements qu'ils portaient, ceux-ci savaient d'où ils venaient.

En tous les cas, cette rencontre amenait de nouvelles informations pour lui. Apparemment King qu'il avait entraperçu dans la chute libre depuis la tour semblait ressembler pas mal à Agone. Des membres de la même famille, ce serait possible ? Après tous les Muss comptaient énormément d'humains. Mais le jeune homme ne dit rien. Il était juste là pour accompagner celle-ci et n'avait pas à s’introduire dans la discussion. Par contre son affirmation l'amena vraiment à s’interroger. Oul semblait avoir encore énormément de secrets.

- Sois prudente tout de même, Oul. Mais nous accepterons toujours tes tableaux avec plaisir.
- Ne vous en faites pas. Je la protègerais.

Le Sin venait de se permettre d'intervenir pour la première fois depuis qu'il avait été présenté. Et sa voix était posée, calme et sereine, le cadet des jumeaux était sur de lui.

- J'assurerais sa sécurité, ne vous en faites pas. Peu importe l'ennemi à affronter, ce ne sera pas un souci.

Agone… Oul le revoyait clairement dans son esprit et sur les nombreux dessins le représentant. Quand elle l’avait rencontré il devait avoir plus de quarante ans, mais conservait encore et toujours sa carrure impressionnante qui ne l’avait pas tant étonné que ça plus jeune. Et il avait les yeux bleus. Et elle avait un vague souvenir de bleu auparavant.
Le Muss aussi était grand. Et possédait aussi des yeux bleus… Mais après ça pouvait être tout à fait hasardeux, la preuve, Ethan avait les yeux bleus… Elle espérait donc que ce ne soit que le hasard.

Sortant les dessins et peintures de son sac comme si de rien n’était, la voleuse laissa son esprit vagabonder jusqu’à ce qu’elle entende Clark. Elle se figea et leva les yeux vers lui le fusillant du regard. Elle lui aurait bien écrasé brutalement le pied, mais ça aurait été trop voyant. Tout comme un coup de coude dans le ventre.

- Je n’ai absolument pas besoin d’être protégée, siffla t-elle entre ses dents. Je ne suis pas en danger !

Son indépendance lui était chère. Elle ne voulait pas dépendre de quelqu’un, ni se faire protéger par plus costaud qu’elle-même. Bon, elle avait certes utilisé Clark un peu plus tôt, mais c’était complètement différent… oui totalement différent.
Elle avait prit l’habitude de compter sur elle-même, de vivre sans devoir répondre de ses acte et le fait que son ami dise ça l’énerva grandement.

- De toute façon, je n’ai pas besoin de ton aide, je suis suffisamment grande pour me débrouiller seule face aux Muss ! continua t-elle les yeux plissés en fixant son compagnon.
- Ils me rappellent nous à leur âge, fit la vieille dame à son mari. Ils forment un beau couple…
- Et je ne … hein ? Quoi ? Ah non, non, non, s’empourpra la jeune femme, nous ne sommes pas un… vous vous méprenez !
- Pourtant, il porte les vêtements d’Agone, il a du dormir chez toi…
- Oui, il a dormi chez moi mais… Ah non ça suffit ! Vous arrêtez avec ça ! Nous ne sommes pas ensemble, je ne le connais même pas ! Enfin, si mais je…

Sentant qu’elle s’embourbait plus que possible, la jeune femme aux yeux rouge agrippa la vieille dame et la traina dans la pièce d’à côté pour lui donner les peintures et éviter de sauter sur Clark qui semblait bien se marrer de la scène. Elle laissa donc les deux hommes entre eux et refila ses « œuvres » la future vendeuse. Elle en profita pour souffler et quand elle revint dans la pièce principale, elle fusilla Clark du regard l’air de lui dire que tout était de sa faute.
Oul se plaça à côté du Sin, rangeant ce que lui avait donné la compagne de l‘ancien voleur dans son sac. Elle repensa à ce qu’elle venait de lui dire, sur les affiches placardées dans le village et qui la représentait. En y réfléchissant, lorsqu’ils étaient passés, elle venait de quitter Gamma avec les trois autres Sins, ils avaient donc commencés par prévenir les villes et villages des alentours avant de partir plus loin. A présent ils devaient avoir mis sa photo un peu partout. La voleuse jura tout bas avant de donner un coup de coude à son voisin, pour le prévenir qu’ils partaient.

- Et je resterais prudente, comme toujours, ajouta t-elle avant que l’ancien voleur ne prenne la parole, à dans un mois…

Elle tira le jeune homme hors de la maison, les joues encore rouge de la honte occasionnée.

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Beaucoup de choses lui étaient inconnues sur la voleuse, tout comme celle-ci ne savait presque rien de lui. Mais Clark ne désirait pas la soumettre à toute une série de questions, même si celles-ci étaient présentes dans sa tête, tout comme des hypothèses. Lui-même ne pouvait pas juger bien sur, n'ayant jamais vu le dénommé Agone, mais la vieille voleuse qui avait du le voir durant un temps ne pouvait sans doute pas tellement se tromper. Après des yeux bleus n'était qu'un seul point commun et ne voulait rien dire. Ethan en avait, et il n'était pas le seul parmi ceux qui vivaient à l'Oasis à en avoir, ce n'était que le hasard sur ce point qui était parmi les choses héritées de nos parents. Par contre celle-ci ne sembla pas vraiment apprécier sa phrase.

- On peut certes apprécier le danger, mais ce n'est pas une raison pour refuser de le voir Oul. Je crois qu'être poursuivie par des ennemis peut-être une définition raisonnable de danger, même s'il n'est pas à ta porte.

Mais à dire vrai, ce n'était pas tellement pour elle qu'il avait dit ça. Son but était plus de rassurer un peu les amis de celle-ci, qui se diraient que les choses iraient bien si elle n'était pas seule. Mais n'étant pas télépathe, lui n'avait pas put lui expliquer. S'en suivit une remarque et des quiproquos qui provoquèrent l'hilarité de Clark. Alors là, celle-ci était magnifique, alors que la voleuse semblait de plus en plus gênée. Finalement pour mettre fin à ce passage où celle-ci faisait surtout pire que mieux, la demoiselle Scarlet entraina la personne âgée dans l'autre pièce. L'homme en profita pour l'interroger.

- Êtes-vous ensemble ?
- Non, nous sommes simplement amis. On s'entraide à l'occasion si l'on se croise.
- Vous sembliez pourtant sérieux dans votre phrase.
- C'est le cas. Si jamais Oul venait à avoir besoin d'aide, elle peut compter sur moi. Même si celle-ci se débrouille très bien toute seule, certains ennemis nécessitent une union ds forces.

Finalement, les deux femmes revinrent, et la sin écourta le temps où ils resteraient, faisant signe au berserk qu'ils allaient partir. Le Johnson les salua poliment et tous les deux sortirent donc. La jeune femme ne semblait pas forcément à l'aise. Lui était plutôt amusé. Il avait également reprit sa main, d'une manière tout à fait naturelle.

- Tu ne devrais pas te sentir si mal voyons. C'est une des choses que préfèrent nos ainés généralement de taquiner les jeunes sur les couples, mon ange.

L'adjectif avait été ajouté, parce que celui-ci sentait de nouveau un regard posé sur lui. Apparemment celui qui les avait suivit à l'origine n'était pas décidé à lâcher. On pouvait au moins lui reconnaitre que celui-ci était déterminé.

- Et puis ce n'était rien de méchant. Désolé d'avoir rit de la situation, mais c'est juste que tu étais si mignonne comme ça, presque enfantine contrairement à ton air si mature d'habitude que la différence était tout de même comique.

Profitant de remettre une mèche de celle-ci en place, il murmura dans son oreille :

- J'ai l'impression que ton admirateur va en venir à la confrontation, il marche vers nous sans se cacher cette fois. ne soit pas trop surprise.

Tirant Clark dans les rues du village, la jeune femme se laissa pourtant faire quand il reprit sa main dans la sienne. Ce n’était qu’un geste amical et ne la dérangeait pas outre mesure. Cependant elle tourna la tête vers lui, yeux écarquillés par l’appellation. Elle avait mal entendu non ? Fixant son compagnon comme s’il venait de lui pousser une deuxième tête, la voleuse finit cependant par comprendre en suivant son regard. Et se retourna comme si de rien n’était.
Dieu qu’il était collant… Maintenant qu’elle avait vu le pot de colle, elle l’entendait, et savait à combien de mètres il les suivait, ce qui n’arrangea rien à son humeur.

- J’aurais du me douter que tu rigolerais de toute façon… Comment aurais-tu pu réagir autrement ? marmonna t-elle.

La voleuse eut un mouvement de recul en le voyant approcher une main de son visage. La dernière fois qu’on lui avait fait ça, c’était pour lui tirer dessus, alors voir une main si proche la perturbait un peu. Pourtant, elle se laissa faire avec difficulté et hocha la tête pour montrer qu’elle avait comprit.

- Ce n’est pas mon admirateur, c’est un pot de colle, protesta t-elle faiblement.

Ils continuèrent d’avancer jusqu’à ce que le blond s’interpose, passant devant les deux Sin. Oul serra plus fort la main de Clark, essayant de ne pas grimacer. Et de ne pas se jeter sur lui pour passer ses nerfs par la même occasion.
Elle posa ses yeux rubis sur le nouveau venu et soupira.

- Qu’est ce que tu veux Allan ?
- Tu me trompes Oul ! Tu me trompes avec ce gros voleur !
- Plait-il ? articula t-elle éberluée, je te trompe ? Mais il n’y a jamais rien eu entre nous crétin !

A présent il lui faisait pitié ce type. Croire qu’il avait une chance avec elle était déjà bien tenté, mais de là à traiter Clark de gros… Il tenait vraiment à sa vie ou était suicidaire ? Elle gloussa, se fichant ouvertement de lui.

- Ecoute, débuta t-elle doucement pour se calmer, je t’ai déjà dis non l’année passée… Et rien n’a changé depuis. Alors arrête de me suivre !

Elle commença à lui tourner le dos, pour partir quand il la coupa d’un ton plutôt méchant :

- Tu sais que tu es recherchée Oul ? Tu pourrais très bien te faire prendre tu sais… Mais je ne dirais pas que tu viens ici tous les mois, à la même période… si tu sors avec moi.

La voleuse leva les yeux vers Clark, comme pour confirmer ce qu’elle venait d’entendre. Elle se retourna, soudain plus dangereuse et s’avança vers le blond, l’attrapant par le col.

- Ecoute Allan, cracha t-elle, si tu étais un tant soit peu intelligent, tu aurais compris que si j’étais recherchée par les Muss, c’était peut être parce que je représentais un danger… Et tu sais quoi ? susurra t-elle, peut être que je vais commencer par me débarrasser de toi… Mon chéri? fit elle en tendant sa main vers le jeune homme pour se téléporter.

En tenant et le Sin et le pot de colle, la jeune femme les téléporta sur le sommet d’une falaise, se prenant tout le vent en face. Elle relâcha le blond qui trébucha et s’avança vers lui.

- On fait moins le fier maintenant, hein Allan ? Qu’est ce que tu dis de ça ?
- Tu es… une Sin ?
- Non, je suis ton pire cauchemar, rétorqua t-elle en sortant son poignard pour lui faire peur. Clark tu veux peut être commencer toi-même ?

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Jouer sur les apparences. C'était à croire que les Sins ne faisaient que cela. En même temps, pour eux, c'était le meilleur moyen de survivre, sans aucun doute. Tant qu'ils sont discrets, ceux-ci ne sont pas recherchés, car non connus de ceux qui veulent les capturer. Comme pour les voleurs. D'un certain coté, les deux catégories de personnes avaient pas mal de points communs, quand on y pensait. Alors c'était sans doute pour ça que finalement l'un et l'autre n'avaient pas de mal à réagir de la même manière. Alors continuer de mentir un peu ne le dérangeais pas, raison pour laquelle il avait reprit la main de celle-ci. Si celui qui semblait la suivre au départ était aussi têtu que lui était venu à le soupçonner, il ne tarderait pas à réapparaitre. Cela n'avait pas loupé. Clark savait que le surnom risquait de surprendre, mais c'était quelque chose d'assez classique dans un couple, donc parfait pour l'imposture, et éveillerait son esprit de contradiction. Histoire de la mettre sur ses gardes sans pour autant que cela ne puisse être comprit. La demoiselle reçu parfaitement son message, et ils continuèrent à marcher, l'air de rien.

- Je n'aurais pas put, tout simplement. Telle est la réalité. C'était bien trop drôle pour ça.

Le geste sembla la mettre plus ou moins mal à l'aise. N'avait elle pas l'habitude et cela lui paraissait il bizarre, ou bien était ce autre chose ? Encore une question. Eh bien le jeune homme les collectionnais aujourd'hui.

- L'un va souvent avec l'autre.

ils avancèrent encore un peu, et finalement le stalker fut sur eux, Allan apparemment de son prénom. C'était bien de pouvoir ajouter un prénom, même si cela retirait le plaisir des surnoms qui auraient été susceptibles de l'énerver, ce qui aurait franchement put être drôle. Par contre le berserk fronça des sourcils à l'insulte. Gros ? Comment ça gros ? Il n'y avait pas un gramme de graisse dans son corps ! Là, ils n'allaient pas être amis. La demoiselle commença à s'en détourner, et le Johnson allait faire de même, lorsque celui-ci menaça la demoiselle. Là ses poings se serrèrent. Pardon ?! C'était quoi ce chantage là ? Ce mec, il allait vraiment le frapper, au point de lui faire oublier jusqu'à son nom de famille ! Le regard froncé du cadet des jumeaux suffit à la jeune femme pour comprendre qu'elle avait bien entendu, et après quelques menaces et un mot tendre, continuant leur comédie, celle-ci les téléporta sur une falaise.

Eh bien, ça soufflait là-haut ! Mais ce n'était pas désagréable d'un coté. Les capuches d'Oul et de Clark tombèrent en arrière, un peu à l'image de leur invité qui regardait son "amour" avec des yeux médusés et remplis de frayeurs face à ce qui venait de se passer. Le sin eut un sourire pas très engageant.

- Bien que ce n'est pas l'envie qui m'en manque, loin de là, ce serait une entorse à mon éducation de démarrer. Honneur aux dames, surtout que tu restes tout de même la principale offensée ma chère. Mais laisse le en assez bon état. Ce n'est pas drôle de frapper quelqu'un qui n'est pas conscient et ne peut pas ressentir la douleur.

Sadique ? Sans doute un minimum. Mais c'était lui qui avait commencé ! On n'insultait pas les gens sans connaitre, non mais ! En tous les cas, lui se rappellerait sans doute de ce jour... à moins que la peur ne lui fasse complètement oublier.

La voleuse n’aimait pas faire de mal gratuitement, c’était un fait et elle s’y tenait. Mais là, le fait qu’il la menace ajouta une couche à sa colère. Tout ce qu’elle retenait depuis deux semaines, sa fuite de la haute tour, sa haine envers le Muss qui avait voulu la tuer, la rage de devoir fuir… et tout ce qu’elle gardait enfouie au fond d’elle-même depuis des années et qu’elle avait muselé. Ses pertes de mémoire qui lui gâchaient la vie, la mort d’Agone, le refus des voleurs de pouvoir poursuivre elle-même son meurtrier…
Le regard d’Oul s’assombrit alors qu’elle posait à nouveau les yeux sur le blond.
Elle perdit pour ainsi dire son flegme habituel et se lâcha, sautant sur l’humain comme si sa vie en dépendait. Certes ce n’était pas juste que ce soit lui qui prenne tout, mais à vrai dire, là tout ce qu’elle souhaitait c’était lui faire ravaler ses paroles, comme pour échapper à la poursuite, à la traque des Muss. Comme si le fait qu’il ait dit ça, rendait sa fuite encore plus réelle.
Pourtant, alors qu’elle le maintenait au sol, prête à le frapper, elle s’arrêta et recula l’air dégoutée.

- Tu ne mérites même pas que je te touche. Te frapper n’en vaudrais même pas la peine… Tu t’écrases devant les Muss uniquement par chantage… Tu me fais pitié.

La jeune femme recula, à présent calmée. Elle détourna son regard de l’homme apeuré, et dit à Clark d’une voix tendue.

- Je te le laisse.

Elle se détourna, allant s’asseoir sur le bord d’un gros rocher plus loin, ne voulant pas voir ce que ferait son ami. S’il frappait l’humain tant mieux, s’il ne le faisait pas tant pis. De toute façon, elle avait besoin de se calmer, de refouler ses émotions pour redevenir l’habituelle voleuse calme qui ne montrait rien. Elle essuya une larme sur sa joue et se renfrogna. C’était de sa faute, s’il n’avait pas rendu plus réel sa « mise à mort » elle ne l’aurait surement pas emmené ici, et il n’aurait jamais su qu’elle était une Sin.
Oul haussa les épaules. De toute façon, quel changement ça pouvait bien faire ? Ses poursuivants savaient qu’elle était une Sin et devait surement avoir été mis au courant de son pouvoir… Alors à quoi bon le cacher encore plus ?
Téléportant un petit tas de caillou à ses pieds, elle les lança au loin pour passer le temps, et aussi se défouler un peu, jusqu’à ce que Clark vienne vers elle.

- De toute façon, à quoi bon lutter, j’y retournerais bien seule… grogna t-elle en lançant un galet.

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Une citation que Clark avait entendu énoncée par son frère disait que celui qui combattait des monstres devait faire attention à ne pas en devenir un lui-même. Une citation qui s'appliquait particulièrement bien au jeune homme et sa force Herculéenne. Il devait s'en servir à bon escient, et non pour dominer les autres. Comme toute personne qui avait des pouvoirs devait faire le choix de savoir à quoi lui servirait celui-ci. Servir uniquement ses propres intérêts ou bien adhérer à une cause plus grande. Lui, son choix était fait. Sa force servirait à protéger et à aider autrui. C'était sa voie et il n'en changerait pas. Oul se jeta sur son adversaire qui était toujours devant eux, à moitié allongé déjà, et se prépara à le frapper quand finalement celle-ci se stoppa, lui envoyant une phrase bien placée, avant de finalement s'éloigner. Le Sin s'approcha quand à lui, et le releva d'un bras, le soulevant au dessus de lui sans grand mal. Cela tiraillait un peu au niveau de son muscle, mais il n'en aurait pas pour longtemps.

- C'est à cause de personnes comme toi, qui ne cherchent que leur intérêt en se moquant de la vie des autres que ce conflit continue. Tu dis l'aimer ? Dans ce cas tu devrais avoir honte de ton comportement, Allan. Tu devrais plutôt vouloir son bonheur et la protéger malgré tout. A la place de ça, tu essaies seulement d'arriver à tes fins avec un moyen de pression horrible. Tu es une pourriture de la pire espèce. Je suis sur que tu vendrais père et mère si cela pouvait t'apporter un quelconque confort. Les gens comme toi me répugnent au plus au point. Tu n'es qu'une personne pathétique. Enfin, ne confonds pas graisse et muscle, imbécile.

Un coup de poing bien sentit dans l'estomac le fit tomber inconscient et le berserk le relâcha. Il n'y avait pas besoin de plus. De toute manière celui-ci ne le méritait pas. Le Johnson, se rapprocha de sa camarade.

- Sans doute devras-tu y retourner un jour Oul. Mais rien ne t'obliges à y aller seule. Comme rien ne t'obliges à continuer d'avancer seule. Je sais que tu tiens à ta liberté et ton indépendance, et je sais aussi que tu peux te débrouiller, je ne remets rien de cela en doute, mais quelques fois avoir des amis sur qui compter peut-être utile. Tout comme un endroit où l'on est pas pourchassé. Penses-y simplement.

Clark regardait au loin ce décor qu'il n'avait jamais vu, et qui était magnifique, cela malgré la désolation qui pouvait les entourer. Les ruines n'avaient pas toujours l'air si détruites selon d'où on les voyait. Eut un sourire léger.

- Je ne suis certes pas ton petit ami, mais pour moi tu es une amie et je n'en laisse jamais dans les ennuis si je peux les épauler. De plus même au cas où tu ne voudrais pas de l'amitié, tu m'as sortit d'un mauvais pas, alors j'ai une dette envers toi. Et t'aider sera un bon moyen de rééquilibrer la balance.

Occupée à lancer ses cailloux, la jeune femme ne se préoccupait plus du tout de l’humain et de ce que Clark pouvait lui faire. S’il voulait en faire une carpette, elle ne s’interposerait pas le moins du monde. Elle ne se retourna pas que le grand Sin se rapprocha, et continua de regarder le paysage devant elle.

- Je suppose qu’en parlant d’un endroit où l’on n’est pas pourchassé, tu fais référence à l’Oasis non ? Mes raisons sont assez obscures pour les autres mais… je ne veux pas mettre d’autres vies en danger Clark.

Elle fit apparaitre ses balles de jonglages et se mit à jouer avec l’air ailleurs.

- Tu n’as aucune dette à « rembourser » tu sais… C’est plutôt moi qui devrais m’excuser… T’amener ici était une mauvaise idée… J’ai pris un risque rien qu’à venir au village et t’amener avec moi était … irresponsable. Pardon. Et en plus tu dois te poser pleins de questions, c’est bien ma veine.

Oul resta silencieuse un petit moment, réfléchissant à ses paroles. Il n’avait pas tort sur un point, avoir des amis sur qui compter pouvait toujours être utile… Aider les gens ne la dérangeait pas, au contraire elle le faisait naturellement, mais qu’on vienne lui donner un coup de main lui était plus difficile. Elle avait l’impression d’être assistée, de ne pas être capable de se débrouiller seule, et cela touchait son égo plus qu’elle ne le montrait.

- Dis… Vu ton air tout à l’air, l’entrevue avec mes deux vieux préférés à du poser des interrogations… Tu as surement des questions sur… je ne sais pas trop sur quoi, Agone ? Mon passé ? les zones d’ombre de mon histoire qu’ils ont soulevé… J’en sais rien à vrai dire, je ne suis pas dans ta tête. Mais … j’aurais moi aussi des questions, sur l’Oasis. Ça va surement paraitre débile, mais… comme les deux sujets sont plus ou moins délicats, on pourrait échanger les questions…

Aller faire un tour dans l’Oasis l’intéressait de plus en plus et comme il lui avait déjà proposé deux semaines plus tôt quand ils étaient partis de Gamma… A présent elle se sentait capable de rencontrer… voir d’affronter les Sin. Pas qu’elle ait peur de les voir, mais d’être rejetée. Quoique son ami dise, elle-même ne s’accepterait pas en apprenant qu’elle était une Muss et en plus recherchée.
Et si elle voulait y aller, elle préférait auparavant avoir toutes les informations nécessaires pour y parvenir, après tout c’était un peu comme une mission. Se renseigner avant pour y aller ensuite.

- Comment l’Oasis est… pour ainsi dire, né ? débuta t-elle curieuse, Comment les Sins qui ne connaissent pas peuvent s’y réfugier ? Vous avez placé des guetteurs ? Si vous êtes prêt d’Alpha… Comment êtes vous approvisionné ? Vous avez de l’aide parmi la population des alentours ou vous faites pousser vous-même ce dont vous avez besoin ?

Elle sortit un carnet, prête à prendre en notes les informations pour ne pas les oublier. En voyant les yeux du Sin se poser sur le carnet, elle le rassura disant qu’elle n’avait jamais ses carnets sur elle, qu’ils restaient toujours chez elle mais qu’elle faisait en sorte de montrer aux gens qu’elle les « sortaient » de son sac, ainsi ils ne la cataloguait pas immédiatement comme une Sin.

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Transformer cet humain en carpette aurait put être drôle, mais ce n'était pas le style de Clark d'y aller outre mesure avec le fait de cogner. Déjà que souvent en se retenant, celui-ci faisait plus de dégâts que ce qu'il prévoyait de faire, alors s'il s'y mettait vraiment, c'est entre quatre planches que l'on pourrait ramener celui-là au village, mais ça ne serait rien qui les arrangerait, sans aucun doute.

- Plus ou moins. Je comprends ta volonté, mais tu sais, que tu sois présente là-bas ou pas, la vie des Sins est toujours en danger dès que l'on croise des Muss ou des Ashtarus. C'est ainsi. Alors ne crois pas que ton arrivée fera augmenter brusquement cela. Oui, les Muss te recherchent, mais bon ils sont obligés de le faire dans tout Isinahl, et ne peuvent pas arrêter leurs captures habituelles. Alors ce qu'ils vont surtout faire, c'est mettre des affiches, et chercher des traces. Mais aucune personne de là-bas ne te trahira. Nous sommes tous dans le même bateau, après tout.

La demoiselle appela à elle des balles de jonglage, et commença à les faire tourner. Puis évoqua certains points. Clark secoua la tête.

- Tu n'as pas à t'excuser. Je t'ai suivi parce que je l'ai voulu, tu ne m'as en aucun cas forcé la main, Oul. Et le danger est une chose qui est à coté de moi en permanence, accompagnant ma route. Donc ne t'en fais pas autant.

Observer ce paysage le faisait s'interroger sur où ils étaient. Essayer de repérer une chose connue dans ce que leurs yeux pouvaient percevoir, mais rien ne lui semblait familier pour le moment, enfin, ce n'était pas grave, c'était agréable d'être ici, et ce vent ne lui déplaisait pas.

- Dire que je n'ai pas de questions serait mentir, sans doute. J'en ai eut une série qui sont venues, mais rien ne t'oblige à y répondre. Chacun à le droit à son jardin secret, sa vie privée. Et l'Oasis n'est pas vraiment un sujet délicat. C'est juste qu'Ethan préfère tester les gens avant de l'évoquer. Après tout c'est cette prudence qui nous a permit d'éviter les ennemis jusque là. Mais pourquoi pas.

C'est ainsi que ses questions vinrent à concerner Agone, la potentielle ressemblance avec King et aussi le pourquoi elle ne pouvait pas s'arrêter de voler pour le moment. Les points qui l'avaient le plus intrigué, alors que lui-même commençait à répondre, hochant simplement de la tête lorsque celle-ci avait expliqué pour ses cahiers. Que la voleuse note pour elle n'était pas un problème, mais ces cahiers devaient alors absolument rester hors de portée d'autres, c'était tout.

- Mon frère est bien plus doué pour raconter les histoires. Même si je suppose qu'il n'aimerait pas tellement parler de celle-ci. Comme tu l'as vu il est plutôt discret sur son propre rôle, où celui de notre famille, et elle a plus ou moins grandement à y voir.

Et continuait d'ailleurs à y avoir un rôle plus ou moins conséquent, même si ni son ainé ni lui ne voulaient être traités différemment des autres par rapport à ça. Ils étaient là comme tout le monde. Cela amenait juste peut-être un peu de responsabilités en plus lors des moments de crises.

- Tout a commencé dans la génération de mon grand-père. A l'époque tout le monde survivait un peu comme il pouvait. Mais certains commençaient déjà à réfléchir à la condition des Sins qui étaient pourchassés. Que le nomadisme permanent ne permettrait pas à tous de réussir à survivre correctement, à nous défendre correctement. Un jour mon grand-père a rencontré un groupe comme ça, qui vivait ensemble, et les a rejoint. Et une fois, alors qu'ils tentaient d'échapper à leurs ennemis, ils ont découvert le passage vers ce qui deviendrait la future Oasis.

Le début de toute une histoire.

- Pour la nourriture cela dépend. Une partie peut pousser, mais on pratique la chasse et la pêche aussi lors de nos virées en extérieur pour en ramener. Certains ont même quelques fois des capacités qui permettent de créer la nourriture, ou de l'amener d'ailleurs, comme toi. C'est un peu un équilibre entre tout ça. L'arrivée d'Eira et de Kania a d'ailleurs multiplié les possibilités sur ce point. Quant à ceux qui ne connaissent pas l'emplacement, ils sont toujours conduits plus ou moins directement par une ou plusieurs personnes qui connaissent et qui les conduisent jusque là après avoir évalué s'ils étaient dignes de confiance.

Oul l’écouta, élève attentive, n’écrivant que les points importants de cette histoire.
Elle sourit quand il parla d’Ethan et de sa discrétion… enfin même si elle ne trouvait pas ça tellement discret que de lire les pensées d’autrui… C’était un peu comme briser l’intimité d’une personne. Mais il était suffisamment intelligent pour ne pas en abuser, et ça elle lui en était reconnaissante.
Ainsi donc, les Johnson avaient un rapport avec la « création » de l’Oasis… Intéressant.
Elle nota aussi qu’ils utilisaient pas mal leur pouvoir là bas… Au moins on n’avait pas à se cacher.

- Et comment vous évaluez si on peut être digne de confiance ou pas ? s’enquit-elle curieuse.

Elle écouta sa réponse et hocha la tête compréhensive… Après tout, si elle aussi elle devait amener des inconnus chez elle, elle les testerait largement avant…
La voleuse finit par ranger son carnet et resta silencieuse pendant une ou deux minutes, laissant son regard vagabonder devant elle. Elle finit par se lever et s’étira vers le haut, invitant Clark à la suivre.

- Marchons un peu, veux-tu ? proposa t-elle légèrement.

Ils avancèrent sur quelques mètres avant qu’elle ne prenne la parole.

- Alors… Agone… Comme tu as pu le voir je pense il était grand, ta taille je dirais, vu que tu portes sa tenue comme si elle avait été faite pour toi. C’est la première personne que j’ai vu à mon… disons « réveil » après ma… Ma chute de la tour ? A vrai dire je ne sais même pas si je suis tombée ou si je me suis téléportée. Je ne m’en souviens plus. C’est lui qui m’a tout appris je dirais, à reparler, à marcher, à réutiliser mon don, à devenir voleuse, à … Enfin, il a été mon tuteur pendant trois ans, trois années où il m’a traité comme sa fille. Jusqu’à ce qu’il se fasse tuer lors d’une mission.

La voleuse donna un coup de pied dans une motte de terre au sol, se sentant responsable. Si elle n’avait pas été elle-même ailleurs, si elle avait prit la mission d’Agone, alors ce dernier serait encore vivant…
Bien que cela fasse deux ans qu’elle avait quitté les voleurs, deux ans qu’il l’avait quitté, c’était toujours aussi dur pour elle d’y penser, alors d’en parler…
Prenant sur elle, la jeune femme continua.

- Mon pè… Le Muss, tu sais King, celui qui est allé au village et qu’on a croisé rapidement à Gamma, les deux vieux ont dit qu’il leur rappelait Agone… J’ai moi-même fait le rapprochement, ajouta t-elle en se mordant les lèvres, et ils ont raison, King et Agone se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, ce que je ne voulais absolument pas réaliser, car ça rend d’autant plus crédible l’histoire de mon ancien mentor. Si tu veux je crois que je l’ai noté dans un carnet chez moi… Un jour il m’avait amené avec lui, justement dans ce village, puisqu’il n’est pas loin de Gamma, et il m’a raconté sa vie.

Elle ferma les yeux essayant de se souvenir des détails.

- Agone venait d’une famille d’humain de Gamma et d’après ses dires, il avait un frère jumeau. L’un des deux à développé un pouvoir, assez puissant le pouvoir il parait. Même en restant en bons termes, ils ont finis par se séparer, se perdre de vue. Agone à rejoint la tribu des voleurs du Sud, étant un bon combattant et bon archer. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de son frère. Et si je cherche, j’ai peur de trouver la réponse… SI leur ressemblance n’était qu’un pur hasard, je serais soulagée, mais… Ils se ressemblent tellement Clark, tout comme toi et Ethan, soupira Oul, ce qui signifierais qu’Agone était mon… mon oncle… Donc non, j’espère que tout n’est qu’hasard… Tout.

La jeune femme reprit son souffle, et inspira fortement, laissant le vent fouetter son visage. Si ce qu’elle redoutait se trouvait être la réalité, elle … non, elle ne savait même pas ce qu’elle ferait. Elle serait encore plus triste, elle en était certaine, mais quand à ce qu’elle ferait, c’était le mystère complet.
Elle rouvrit les yeux avec un petit sourire, et expliqua le dernier point.

- Techniquement, ce n’est pas que je ne peux pas m’arrêter de voler. Si je veux, je pourrais m’arrêter de voler pour les gens… Je n’ai pas besoin d’argent, je suis plutôt douée pour me procurer ce dont j’ai besoin, mais… En réalité mon « job » à un panel plus diversifié que le simple vol. Je préfère rester sous le nom de la voleuse écarlate car les gens connaissent mon nom. Cependant je ne fais pas que voler, pour certains je leur retrouve des proches perdus de vue, pour d’autres je me fais passer pour une personne différente… En gros je fais un peu tout… sauf la cuisine bien sur, rit-elle, mais j’aide les gens au mieux de mes capacités… C’est un peu ma couverture pour les recherches que je mène. Si je ne peux pas faire de pause ou m’arrêter c’est que depuis deux ans je traque le meurtrier d’Agone. A croire qu’il se cache super bien puisque je n’ai presque aucune information.

Elle baissa la tête, le visage soudain plus sérieux.

- J’ai fais une promesse Clark, quand j’ai enterré Agone. J’ai juré que je traquerais son meurtrier. Que je le traquerais pour venger Agone. Je ne peux pas m’arrêter maintenant, ce serait trahir ma promesse. Et quoi qu’on puisse dire des voleurs, j’ai des principes et je m’y tiens…

Messages : 784 Date d'inscription : 24/04/2011 Age : 35 Localisation : Oasis

Oui, le cas d'Ethan était sans doute un peu particulier, comme pour tous les télépathes. Notamment sur le coté éthique. Où se trouvait la limite entre ce que l'on pouvait faire pour se protéger, et le respect de la personne ? C'était toujours une barrière qui pouvait se franchir facilement. Et mieux valait se poser ses propres limites, sous peine d'être vu comme une personne dérangeante, même par les siens. Mais son frère avait toujours su respecter la vie d'autrui, et ne pas s'introduire dans les souvenirs des personnes, sauf si c'étaient quelques fois ceux-ci qui venaient percuter son esprit si revenant trop violemment. Mais même dans ces cas là, il n'évoquait rien sauf si la personne concernée parlait du sujet.

- Généralement, on reste un temps avec eux si nous sommes à l'extérieur. Cela nous permet de voir sa manière de réagir en temps normal. Après tout se faire passer pour des nomades n'est pas vraiment dur. Après généralement quand on part avec pour objectif de trouver des nôtres, une personne ayant une sensibilité d'analyse est souvent dans le groupe, afin que l'on sache tout de même rapidement si celle-ci est de confiance ou non.

Les Johnson avaient leur part dans la création oui, avec beaucoup d'autres. Mais Clark n'avait jamais été doué pour les cours d'histoire et oubliait souvent les prénoms des personnes du passé qui n'étaient plus présentes.

- Mon grand-père fini par se rapprocher d'une des femmes du groupe qu'il avait croisé et avec lequel il est resté, et ça a mené à la naissance de mon vieux, James. Au fur et à mesure, ils essayaient d'arranger les choses, profitant des ressources naturelles déjà présentes, mais ce n'était pas l'idéal. Non, en fait c'est mon père qui a fait la rencontre qui a modifié grandement la facette de l'Oasis pour qu'elle devienne ce qu'elle est actuellement. A l'époque celui-ci était jeune, à peine un peu plus vieux que nous je crois. Il était parti en mission, mais s'est retrouvé coincé par une horde de dingos du désert.

Le genre de créatures que l'on a pas vraiment envie de croiser. Un danger bien connu des survivants, croisement entre des chiens et des hyènes, à la mâchoire très puissante, cannibale et nécrophages également.

- Mon vieux était épuisé, et en prime son pouvoir ne sert pas au combat. Même en étant une fine lame, contre toute une horde, il n'allait pas pouvoir faire grand chose. C'est Tonton Yuri qui l'a tiré de ce mauvais pas. Enfin, ce n'est pas vraiment mon oncle, mais Ethan et moi on le voit comme tel. Après tout c'est le meilleur ami de notre père, et c'est aussi lui qui a permit la rencontre de nos parents donc... D'ailleurs tu l'as rencontré. C'est lui qui a fait la cabine, quand on s'est rencontré la première fois.

Un léger sourire flotta sur son visage. Il y avait eut pas mal de situations assez drôles cette fois là.

- En remerciement pour lui avoir sauvé la vie, mon père l'amena à l'Oasis. Et avec son pouvoir, de larges modifications on put être apportées, et c'est à lui que l'on doit la majeure partie de son apparence actuelle. Ainsi que notre naissance à mon frère et moi, parce que c'est lui qui a rapproché nos parents. Voilà en gros pour la petite histoire.

Par la suite, la voleuse lui proposa de marcher un peu, et Clark accepta sans soucis, l'écoutant à son tour. Il comprenait l'importance qu'avait revêtu celui-ci et donc tout le respect qu'elle lui portait. Le Johnson saisissait aussi que cela la blesse de savoir que celui-ci n'était plus là, et ne dit rien par rapport à la ressemblance que celle-ci affirmait, mais si elle comparait cela à Clark et lui, alors il y avait de très fortes chances en effet que celui-ci soit réellement son oncle. Et qu'il ait fait le lien entre les marques d'Oul et celles de son jumeau, devinant qu'ils étaient ainsi de la même famille.

- Toutes mes condoléances. Et je te souhaite que ce ne soit qu'un hasard, mais de ce que tu me dis, sans vouloir enfoncer le couteau dans la plaie, il est possible que tu aies raison.

Le jeune homme reprit sa main, mais c'était plus un geste de soutien amical, pour montrer qu'il était là, sans l’étouffer non plus. Perdre des proches était toujours dur, pire encore quand il s'agissait de sa propre famille. Puis celle-ci expliqua ce qu'elle faisait, et cela ne l'étonna pas vraiment, bien ce qu'il pensait.

- Derrière ton air froid tu es tout de même une bonne samaritaine. C'est juste que tu n'aimes pas qu'on te le rappelle, et que tu ne veux pas t'attacher, pour ne plus souffrir. Mais tu n'es pas une mauvaise personne, dans le fond. Je le savais. Mais pour la cuisine, mieux vaut peut-être que tu essaies d'en faire une arme pour toi.

Le jeune homme eut un rire léger, mais rien qui ne soit moqueur. juste légèrement amusé, et Heureux aussi peut-être que celle-ci se décharge un peu de tout ce qui semblait peser sur ses épaules.

- Les voleurs ne sont pas forcément ceux que l'ont croit. Tu cherches juste à survivre. Les vrais voleurs sont ceux qui privent les autres de leurs libertés, de leurs espoirs. Ceux qui cherchent à dominer d'une manière ou d'une autre. Quand à la vengeance, je ne sais pas si cela pourra vraiment te soulager, mais je comprends que cette envie reste en toi. Tu pourrais toujours en parler avec Ethan. On a déjà vu pas mal de choses et croisé beaucoup de monde. Peut-être qu'un de tes indices lui dira quelque chose.

Après tout celui-ci ne refuserait sans doute pas de l'aider, et la voyait aussi comme une camarade sans doute. Alors lui rendre service serait normal. Par contre il lui restait un point à évoquer.

- J'ai aussi remarqué un détail. Tes mains tremblent quelques fois. C'est du à quelque chose en particulier ? Enfin, je suis sans doute indiscret, ne réponds pas. Mais peut-être qu'un guérisseur de l'Oasis pourrait t'aider.

La jeune femme accueillit les condoléances de Clark avec une grimace. Non pas par dégout, mais par tristesse car cela lui rappelait réellement la disparition du voleur. Surtout que le jeune homme mettait le doigt où ça faisait mal. Comme la ressemblance des deux hommes.
Et aussi les marques écarlates sur son corps. Elle se souvenait qu’il n’avait pas semblé être réellement surpris de les voir…
Elle laissa son ami prendre sa main sans réagir, comprenant ce qu’il tentait de faire. Elle le remercia d’un regard. Après tout il avait peut être raison quand il disait que tout le monde avait besoin de compagnie.
Pourtant elle rit doucement à sa remarque.

- Je n’irais pas jusque là… Je ne suis certainement pas un ange…

Oul sembla réfléchir un instant. Certes elle avait un air assez froid habituellement qui lui permettait d’éloigner la plupart des personnes. S’attacher n’était pas une bonne idée. Autant pour la souffrance occasionnée lorsqu’on perdait la personne, que pour son amnésie. Elle n’aimait pas se réveiller en ayant complètement oublié les gens, ne sachant même pas ce qu’elle fichait au milieu d’un campement…
Mais elle n’était pas méchante… Ce n’était qu’une façade, une apparence pour ne pas avoir à souffrir.

- Ce n’est pas une mauvaise idée… Je n’ai plus qu’à inviter mes poursuivants autour d’un diner… L’intoxication alimentaire et l’empoisonnement seront mes nouvelles armes, rit-elle en passant une main dans ses cheveux l’air gênée de sa propre maladresse culinaire.

La voleuse ne s’offusqua pas le moins du monde de la blague de son compagnon. Après tout, c’était la vérité, elle-même ne se risquait que rarement à cuisiner, et préférait importer ses repas plutôt que de mourir empoisonnée.
Elle hocha la tête à ses paroles. En effet, les voleurs n’étaient pas tous des brigands égoïstes. Certes, la tribu avec laquelle elle avait vécu trois ans de sa vie, avait des préceptes utiles et ne volaient les plus riches que pour eux même, mais elle avait appris à voir au-delà de ce qu’ils lui avaient appris, et désormais elle préférait faire route seule.

- Je ne sais pas si en parler à ton frère serait une bonne idée… Je suis sûre qu’il trouverait un sermon tout prêt à me délivrer… comme quoi se venger est mal… Mais pourquoi pas, je suis prête à faire semblant de l’écouter me gronder si ça peut me mettre sur la voie.

Le pire, c’est qu’il imagina directement la scène. Ethan toujours si réservé se tenant face à elle alors qu’elle baissait la tête honteuse… La voleuse secoua la tête pour s’enlever cette pensée. Si ça se trouve elle jugeait mal le frère de Clark, peut être que lui aussi souhaitait se venger de quelque chose… Comme l’emprisonnement de son père. Sauf qu’Ethan était plus sage qu’elle et respectait plus les règles que la voleuse.
Oul, surprise de la nouvelle question de Clark relâcha aussitôt sa main, la plongeant dans une poche avec l’autre, cachant ainsi l’objet de la discussion, comme soudain beaucoup plus gênée.

- Ce n’est pas que je… En fait c’est… débuta t-elle en bégayant, On m’a dit que ça avait un rapport avec mes amnésies ou encore que c’était un résultat d’un choc post-traumatique… Après je ne sais pas. Elles se mettent à trembler un peu à n’importe quel moment… Je peux aussi bien marcher, ne rien faire ou grimper une falaise… Mais quand ça arrive, je n’ai aucun contrôle. Je ne sais pas si un guérisseur pourrait y faire quelque chose.

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- Je n'ai pas dit un ange, juste une bonne samaritaine. Une personne prête à aider les autres. Sinon, pour un ange tu aurais un air beaucoup trop diablement sexy.

Clark eut un rire léger. Eh oui, son esprit pervers ne pouvait pas être en pause pour longtemps, il ne fallait pas rêver non plus. Et Oul entrait tout à fait dans la description que l'on pourrait faire d'une beauté ténébreuse. Restait juste à ajouter un petit : "succombez à la tentation", avec une voix suave et sensuelle, et voilà que beaucoup d'hommes seraient sans doute prêts à se laisser damner. Mais ce genre de comportement, lui avait eut l'habitude de le voir. Ethan était pareil. Froid mais sympathique. Au moins Oul ne refusait elle pas les compliments ou ne les balayait pas d'un : c'est normal.

- A manier avec précaution cependant, puisque très dangereuse ta nouvelle arme. Mais tu sais, ça s'apprend. Et vu que tu as l'air d'être une élève attentive, je suis certain que tu devrais pouvoir t'améliorer.

Voleur... est ce que cette chose existait vraiment encore dans un monde en chaos ? Tout ce qui se trouvait généralement dans les ruines des mégalopoles n'appartenait plus à personne. Celui qui le trouvait en devenait le propriétaire, et dans le cas de la nourriture celle-ci était généralement bien trop vite absorbée une fois trouvé pour que quiconque ne puisse s'en réclamer propriétaire. Chacun ne voulait que rester en vie, mais aucune de ces personnes n'était en tort. Non, les seules personnes malfaisantes voulaient tuer ou emprisonner les autres à cause de leur différence.

- Je vois ça très bien, lui qui se tient très droit, serein, l'image même du calme et toi tête basse... mais bon, je ne crois pas en fait. parce que lui veut se venger, et que franchement je n'ai pas envie d'être à la place de celui qui subira sa colère.

Ethan était une personne calme presque en tout temps, qui semblait incapable de s'énerver, sauf contre lui pour ses remarques perverses. Mais derrière ce contrôle permanent, quand celui-ci venait à exploser, c'était au de là de ce que l'on pouvait imaginer. Ce n'est pas pour rien si un proverbe disait : il faut se méfier de l'eau qui dort. Par contre sa question sembla gêner la demoiselle, qui retira vivement sa main.

- Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, navré. C'est juste que j'imagine que ça doit être gênant. Si la cause est médicale, un soigneur devrait pouvoir y faire quelque chose. Si c'est du à un traumatisme mental par contre, cela impliquerait sans doute plus de voir avec un télépathe, pour remonter tes souvenirs. Enfin, je n'aurais pas du l'évoquer.

Son manque de tact finirait par le perdre sans doute s'il continuait ainsi. Ce n'était pas à faire, même s'il ne pensait pas à mal. Mais en même temps ce coté direct le personnalisait et restait présent dans toutes ses actions, comme dans son impatience lorsqu'il s'agissait de faire quelque chose, sauf pour la cuisine, comme s'il avait fallut une exception à sa règle absolue.

- En tous les cas tu as le coup de choisir des endroits qui ont une beauté certaine, même pour punir des imbéciles qui pensent pouvoir se faire maitre chanteur.

Mieux valait changer de conversation, que de continuer à la mettre mal à l'aise, ou de faire qu'elle se sente pire que cela. Pourtant, malgré tout le moment était appréciable, une simple discussion entre amis. De toute manière on ne s'inquièterait pas trop pour lui à l'Oasis. Ethan et lui avaient toujours su si ça n'allait pas l'un pour l'autre, et donc ne ressentant rien de particulier ne passerait pas son temps à lui courir après. Non, il attendrait sans doute son retour pour l'engueuler.

Un ange diablement sexy. Elle faillit faire un commentaire, lui rétorquant qu’encore il n’avait pas tout vu, mais elle se retint. Certes elle pouvait gagner sur ce terrain, mais contre pas contre Clark qui aurait surement, et toujours une réplique bien perverse à placer à la suite.
Elle haussa les épaules, se sentant peu concernée par la cuisine. Après tout, c’était peut être sa bête noire, quelque chose qu’elle ne maitriserait jamais malgré toutes les expériences qu’elle en avait fait.

- Je crois que je resterais toujours aussi piètre cuisinière… Et pourtant, j’ai tenté plusieurs, fois… sans succès. Alors autant que je me fasse à l’idée…

La jeune femme s’étira, tendant les bras au dessus d’elle-même comme un peu plus tôt et faisant jouer les doigts de sa main droite pour les réhabituer. Elle eut un faible sourire quand son compagnon parla de son frère.
A vrai dire elle se sentait proche des jumeaux même si elle ne les connaissait pas depuis très longtemps. Comme Clark elle aimait plaisanter, faire des réflexions plus ou moins perverses, et partageait un gout pour le combat au corps à corps, alors qu’en même temps, tout comme Ethan, elle gardait une apparence plutôt sérieuse voir froide pour les inconnus, et pouvait rester silencieuse un bon moment à analyser la situation avant de réagir.

- Ce n’est pas grave, ce n’est pas tellement que je sois mal à l’aise de parler de mes… hum tremblements, c’est plutôt que j’en suis honteuse. Montrer ça, c’est comme avouer une faiblesse, et je n’aime pas.

Dire qu’elle n’aimait pas montrer ses faiblesses était un euphémisme. Montrer trop de sentiments, de faiblesses, c’était se voir faible, et elle refusait d’admettre qu’elle l’était. En présence d’autres humains ou Sins, elle essayait de rester le plus impassible possible. Quand elle avait eut son petit coup de faiblesse, deux semaines plus tôt, en récupérant tous ses souvenirs de Gamma, elle s’était laissée aller, et devant ses trois compagnons. En y repensant, elle avait honte de son comportement.
C’était tout sauf impassible. Et pourtant, elle était un être humain avant tout, avec des sentiments, des coups de blues, des laisser-aller.
Mais comme un peu tout ce qui la concernait, depuis la mort du voleur, elle s’était juré de rester le plus possible impassible. Quelqu’un impossible à déchiffrer était plus difficile à attraper car on ne s’attendait pas à ses réactions, à son comportement. C’était aussi une autre façon de se protéger même si à cause de ça elle passait à côté de plein de choses.

- Oh… Le pot de colle pourra rentrer seul chez lui, il est à deux jours de marche du village, il se débrouillera bien tout seul… mais… non, cet endroit c’était un des lieux préférés d’Agone. Il aimait que je l’amène ici, il disait qu’il se sentait libre ici... Et pour tout dire, je le comprends. Rien à l’horizon, pas de problèmes, le vent pour seul murmure… Que demander de plus ? On s’installait tout deux en haut de cette colline, celle là tu vois ? Et on restait assis des heures à attendre le coucher du soleil.

Un sourire éclaira le visage d’Oul alors qu’elle racontait cette anecdote au jeune homme. Peut être que pouvoir parler de tout avec quelqu’un lui manquait plus qu’elle ne le montrait.
Mais d’un autre côté, elle pensait injustement que si elle trouvait une autre personne en qui elle ferait confiance, elle trahirait le voleur. Il avait tenu le rôle de son confident auparavant et depuis deux ans, elle se gardait de nouer de contacts, peut être par peur justement d’oublier ainsi son tuteur. Et l’oubli était une de ses plus grandes peurs. Avec les araignées.
La voleuse leva les yeux vers le ciel, et observa le soleil. Il devait être à peut près midi, et son estomac pouvait le confirmer, il commençait à avoir faim.

- Tu as un creux ? demanda t-elle à Clark, Parce qu’on pourrait aller manger quelque part ailleurs, et tu n’aurais même pas besoin de cuisiner.

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Oui la jeune femme aurait put répondre ainsi sans doute. Mais avec Clark c'était sans doute un jeu dangereux. Autant elle l'aurait emporté contre Ethan sans difficultés, au point que ça n'aurait pas été drôle, autant avec son cadet, lui ne semblait jamais gêné et ne pas avoir de limites sur ce point. Donc mieux valait être prudent. Le fait qu'elle affirme avoir toujours eut des points faibles et penserais toujours en avoir en cuisine le fit sourire.

- Dans ce cas tu es obligée de trouver un petit ami qui sache cuisiner, ou bien tu seras obligé de toujours téléporter la nourriture déjà cuisinée pour deux.

Oui, il était indéniable que la jeune femme avait des points communs avec chacun des deux jumeaux. C'était d'aillerus pour cela que chacun arrivait à l'apprécier, sur des points différents. Par contre, Clark ne partageait pas totalement son avis sur la manière dont elle voyait les choses.

- Ce n'est pas une faiblesse. Au contraire, c'est nue preuve de force. Il faut bien plus de courage pour admettre avoir un ou deux points faibles que de passer pour invulnérable et impassible. Tout le monde a besoin de quelqu'un à qui parler, pour décharger. Quand ce n'est pas le cas, on finit par exploser. Mon frère en ce moment en est un parfait exemple. A trop garder pour lui, là il explose.

Le sin prit une profonde respiration.

- La fierté peut-être une chose utile, mais aussi être un putain de frein merdique. Je ne penserais pas que tu es faible si tu pleures ou même si tu as envie de hurler. Je me dirais jusque que tu fais face avec courage à quelque chose de douloureux. Tu n'es pas une machine Oul. Si tu gardes trop en toi, un jour tu vas exploser, comme mon frangin. Mais la décision t'appartient.

Lui-même s'était peut-être un peu emportait sur ce point, mais c'était parce qu'il se laissait souvent un peu dépasser par ce qu'il ressentait. C'était dans sa nature d'être ainsi. Il eut un sourire par contre à l'évocation du lieu, et de ce que Agone et Oul y faisaient.

- Cela à l'air d'être intéressant en effet. Je ne serais pas contre voir le coucher de soleil plus tard.

La solitude n'était pas une vie à son sens; Une chose quelques fois nécessaire, mais l'humain n'était pas fait pour être seul au fond de lui. Sinon il deviendrait sans doute fou, peu importe combien on pouvait y être habitué.

- Je ne prétends pas tout savoir, mais je sais qu'avoir une personne pour nous écouter peut-être agréable, et ça je sais faire, et même en évitant de prononcer mes remarques perverses.

Léger sourire amusé à sa propre remarque, imaginant son frère disant que c'était impossible ce point et qu'il mentait.

- Le repas m'intéressa grandement oui. Avec ou sans cuisine à faire. Je suis prêt à te suivre. Mais tu sais que l'on pourrait presque croire que c'est un rendez-vous

Petite taquinerie pour décontracter l'atmosphère et laisser redescendre la pression de ses paroles précédentes.

Et encore une fois il avait raison. Si elle comptait trouver quelqu’un, il lui faudrait faire son choix parmi des hommes sachant cuisiner, car ce ne serait surement pas elle qui ferait la cuisine.

- Oh, mais il y a des faiblesses que j’accepterais d’avouer, je ne suis pas parfaite du tout, j’avoue avoir pleins de défauts, si l’on peut considérer ça comme des points faible. Mais … mon amnésie et ses conséquences, je ne l’accepte pas. Tu ne sais pas ce que c’est que de se réveiller un matin, sans savoir comment tu as atterris au milieu de ruines, sans savoir qui tu es, qui sont les gens qui t’entourent, et pourquoi tu es armée jusqu’aux dents.

La jeune femme soupira.

- Je suis ce que je suis et je m’accepte, je déteste me décharger sur les autres avec pour excuse ma maladie, j’ai ma fierté sur ce point et j’essaie de m’y tenir. Tu as vécu parmi des gens aimants, tu as eu une famille, vous vous êtes toujours soutenu, vous avez eu quelqu’un à vos côtés. Je ne peux pas parler pour avant, mais l’unique personne de confiance que je connaissais est morte, et quand tu vis dans ce fichu monde, sans pouvoir t’appuyer sur d’autres personnes puisqu’elles ne te comprennent pas, tu deviens forcément plus réservé. C’est ce qu’il m’est arrivé… Il y a deux ans, j’étais plus… insouciante et moins froide. Mais ne t’inquiète pas pour moi, fit elle en lui donnant un gentil coup de poing sur le bras, je suis comme une pile, je me recharge et puis j’explose…

Oul finit par sortir ses mains de ses poches et lui reprit la sienne, l’air soudain plus calme, comme si le fait de s’expliquer la rassurait. Ce petit geste anodin pour lui était un grand pas en avant de sa part à elle qui évitait la plupart du temps tout contact avec les autres.
Mais elle ne mentait pas quand elle disait être comme une pile. Puisqu’elle gardait tout pour elle, il lui arrivait certaines fois de péter un câble, et après coup, elle s’en rendait compte. Ce n’était jamais beau à voir.

- Toi, éviter de faire une remarque perverse ? Laisse-moi rire, le jour où ça arrivera, il pleuvra des poules… Et je suis certaine que même ton frère serait de mon avis… puisque lui doit-t’écouter tous les jours…

La voleuse écarlate leva les yeux au ciel à sa dernière remarque et l’entraina avec elle dans sa téléportation, s’expliquant après.

- Mais qui dit que ce n’en est pas un ? susurra t-elle faussement sérieuse, dans l’ombre de la ruelle où elle était apparue, Si ça se trouve le temps que je t’occupe, tu ne t’imagines pas qu’en fait je te kidnappe…

Tendant l’oreille pour écouter le bruit des alentours, elle sortit mine de rien de la ruelle, toujours main dans la main avec le Sin. Elle le conduisit vers une habitation d’où provenaient des cris d’enfants et s’éclairci la gorge signalant sa présence. Une dame d’environ la trentaine apparue et en rencontrant le regard rouge, eut un sourire. Sans un mot elle les invita à entrer et Oul hocha la tête, montrant à Clark qu’on pouvait lui faire confiance.
A peine entrée dans l’habitation, un gamin d’environ six ans lui sauta dessus, attrapant sa jambe dans ses bras. Peu surprise, la voleuse lui caressa la tête alors qu’il clamait son nom à tue tête.
Elle jeta un regard à la fois exaspéré et suppliant au Sin, mais ce dernier se faisait lui aborder par la soeur du garnement.
Un homme arriva à son tour, ce qui calma les deux enfants et Oul respira à nouveau normalement.

- Que peut bien venir faire la voleuse écarlate dans mon humble demeure ? demanda t-il pince sans rire.
- Peut être qu’elle est venue goûter aux meilleurs beignets de poissons de tout le pays ? répondit la voleuse avec un sourire, ta femme est la meilleure cuisinière que je connais… et puis j’ai pensé qu’il serait judicieux de passer faire un petit coucou aux enfants, pour éviter qu’ils me tourmentent la prochaine fois que je viendrais…
- Et tu as eu raison de venir, notre porte te sera toujours ouverte tu le sais. Allez vous installez toi et ton copain…
- Ami. On n’est pas ensemble, soupira t-elle en s’asseyant sur les coussins au sol.

Alors que l’homme rejoignait sa femme dans l’arrière pièce, la jeune femme glissa à Clark dans un murmure.

- Je les ai rencontrés il y a un an environ. Leur fils était tombé dans une crevasse, et personne n’avait réussi à le rejoindre, comme j’étais dans les parages, je lui ai évité de perdre une jambe… SuperOul à la rescousse et depuis ben… Je suis la bienvenue pour manger…

Elle ajouta que la dame qu’il avait vu était une excellente cuisinière, et qu’elle préparait à merveille les beignets.

- Je ne vais pas dire prends en de la graine jeune scarabée, ça serait impoli, susurra t-elle sarcastique au Sin.

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L'amnésie. Ne pas se rappeler qui on est, ce que l'on fait quelque part, pourquoi l'on porte telle ou telle tenue, ou même tout simplement quel est le but que l'on s'était fixé dans la vie. C'était sans doute une chose horrible. Une chose qu'il ne connaissait pas, c'était vrai, et qu'il ne pouvait pas entièrement saisir. Pourtant son imagination lui permettait de savoir que ce n'était pas une chose appréciable, parce que cela veut presque dire que sa propre existence est non stable.

- Sans doute, je ne peux pas affirmer le contraire. Je ne suis pas à ta place. Je saisis aussi que tu as ta fierté, et ta volonté de t'en sortir par toi-même. Ainsi que le fait qu'il faut du temps pour être à l'aise avec quelqu'un sans doute. Mais j'espère que plus tard, je puisse t'aider, et peut-être être à tes yeux une personne de confiance. Évites de trop exploser simplement. Si ce n'est que ça je veux bien l'aider à se décharger un peu la pile pour éviter la surchauffe.

Le jeune homme avait prononcé un "Aïe" à l'impact, mais ce n'était que pour s'amuser. Que la demoiselle lui reprenne sa main lui tira un sourire, et étrangement la réponse de celle-ci concernant ses remarques perverses ne le surprit pas du tout.

- Cela ne te surprendras pas que je te dise que tu as raison sans doute. Mais vous êtes juste des mauvaises langues.

De manière très (im)mâture, le jeune homme lui tira d'ailleurs avec un air presque enfantin. Ils se téléportèrent et une nouvelle fois sa camarade rentra complètement dans son jeu, ce qui était appréciable.

- Si tu es ma geôlière je peux même accepter de me constituer prisonnier et subir une sorte de forme du syndrome de Stockholm.

Le pouvoir de la demoiselle était véritablement utile, sauf pour une chose : se repérer géographiquement. Ils étaient dans une des mégalopoles, c'était certain, mais de là à savoir laquelle... Bonne chance. En tous les cas, ceux-ci traversèrent la rue et furent après reconnaissance invités à entrer. Deux enfants foncèrent sur eux, et le prénom d'Oul résonna plusieurs fois. Clark eut un sourire tendre envers la petite. Les enfants, il en avait l'habitude vu son rôle de prof de sport à l'Oasis. Les deux amis furent libérer à l'arrivée du père qui les invita à aller s'installer, et la remarque tira un sourire léger à Clark, amusé. Après tout c'était de leur âge d'être en couple et le fait qu'ils se tiennent encore par la main n'aidait pas à ne pas semer la confusion.

- Et après tu affirmes que tu n'es pas un ange ? Je suis certain que tu es une vraie héroïne pour ces enfants.

Ainsi donc une autre cuisinière était dans les lieux ? Intéressant tout de même.

- Mais non, au contraire, on peut toujours apprendre au contact des autres, et je ne prétendrais pas tout savoir de la cuisine. De plus je suis curieux de nature, donc savoir comment ceux-ci ont été faits, est toujours intéressant, tout comme diversifier son panel de recettes.

Le jeune homme aurait sans doute le temps d'en parler avec la dame lorsque celle-ci serait présente. En attendant puisque les enfants semblaient vouloir en savoir plus sur lui, il répondait avec un sourire doux, s'amusant de leurs réactions. Voir des visages heureux faisait toujours plaisir. Les deux adultes finirent par revenir dans la même pièce que leurs invités surprises, avec une série des fameux beignets.

- C'est un plaisir de vous rencontrer, je m'appelle Clark Johnson.

De mauvaises langues, Ethan et elle ? Mais non, ils disaient juste la vérité…
Et contrairement à son compagnon, la voleuse savait très bien où elle était, l’avantage de son don. Et heureusement qu’elle savait où elle allait, sinon ce serait le comble que de ne pas savoir où elle était, où elle se téléportait et où retrouver ses objets…
Déjà pas tellement à l’aise avec les étrangers, Oul était encore pire avec les enfants. Elle ne savait pas comment se comporter, s’il fallait qu’elle dise quelque chose, comment leur parler… A vrai dire, elle n’en avait pas réellement l’habitude, n’ayant jamais vécu en leur compagnie.
Avant, dans son « ancienne » vie, à Gamma, elle n’avait aucun souvenir de compagnon de jeu, restant la solitaire petite fille de la tour, et chez les voleurs, les adolescents de moins de quinze ans n’étaient pas acceptés, raison pour laquelle Agone lui avait directement donné ses quinze ans, même si elle n’était pas sûre de les avoir. De toute façon à l’époque elle réapprenait à parler alors…

- Le seul point commun que je peux avoir avec les anges, c’est que moi aussi je vole… Mais sans ailes, gloussa t-elle fière de son jeu de mot. Après, ne confondons pas ange et héroïne. Je lui ai certes évité de devoir se faire couper la jambe pour sortir de son trou, mais n’importe qui l’aurais fait si il l’avait pu.

Apprendre au contact des autres ? Peut être oui, et même certainement, la preuve, elle avait découvert une nouvelle technique d’acupression la journée précédente en sauvant Clark, et elle comptait bien l’essayer. Mais si ça marchait pour le reste, ça ne marcherait jamais avec la cuisine. Du moins pour elle.

- Personnellement, c’est mon estomac, à moi, qui est curieux… curieux de gouter tous les bons petits plats.

Car même si elle ne cuisinait pas, elle adorait manger, et c’était d’ailleurs un peu son carburant pour son don…
Silencieuse, Oul « surveillait » Clark et les deux enfants, se disant qu’il semblait avoir un contact facile avec les enfants. Etait-ce par ce qu’il était un peu gamin sur les bords où ça cachait autre chose ? Après tout, elle ne connaissait pas sa vie, si ça se trouve il avait des petits cousins ou passait des journées avec des gamins…

- Et c’est un AMI, rien de plus. Ajouta la jeune femme après que le sin se soit présenté.

Pour tout dire, elle n’avait même plus envie de discuter s’ils étaient amis ou plus, son attention cette fois entièrement tournée vers le repas. Elle entendit Erik présenter sa femme Amy, mais sans plus, son regard fixé sur les beignets. L’assiette n’aurait pas pu s’enfuir vu toute l’attention qu’elle lui portait. Pourtant Oul sembla se réveiller et demanda à Erik de répéter la question.

- Tu sais que tu es recherchée ? Des Muss sont venus il y a quelques jours et ont affiché ta photo un peu partout, la récompense pour ta capture est faramineuse…
- Je sais, et ils ne m’auront pas… Ils ne savent pas que la fille sur la photo est la voleuse écarlate, et encore moins que je m'appelle Oul Scarlet. Au pire je met une perruque à Clark… fit-elle sarcastique, une perruque et un soutien gorge bien rempli… On peut éviter cette discussion, j’ai l’impression de l’avoir avec tout le monde en ce moment.

Amy intervint en voyant le trouble de la jeune voleuse et servit ses invités, murmurant à Oul quand elle lui donna son assiette, qu’elle serait toujours bien accueillie ici et que si elle voulait, elle pourrait s’y cacher.
Chose que ne ferait jamais la voleuse, déjà qu’elle ne voulait mettre personne en danger, et surtout pas une famille d’humains qui seraient sans défense fasse aux pouvoirs des Sins.
Elle jeta un coup d’œil à Clark qui goutait les beignets et se détendit, changer de discussion était sa priorité, et vu qu’il n’avait pas (encore) fait de réflexion…

- Toujours la même recette Amy ? Encore bravo, ils sont délicieux… D’ailleurs Clark cuisine aussi, tu pourrais lui montrer la recette ?

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Des mauvaises langues qui se basaient sur des a priori oui ! Tout ça parce qu'il était habituel pour lui de sortir des remarques du genre, il ne serait pas capable de se retenir ? C'était vraiment un manque de foi envers lui. Bons plus ou moins justifiés par son propre comportement, mais celui-ci pouvait au moins éviter de les énoncer à voix haute, surtout s'il y avait à proximité des oreilles qui ne devaient pas les entendre. Comme celles d'enfants par exemple.

- Bien trouvé, bien qu'un peu facile je crois. N'importe qui je ne sais pas, mais sans doute toute personne pourvue d'un minimum de sens moral.

La remarque sur la "curiosité" de sa partenaire de voyage le fit rire ouvertement.

- Chez moi, cette curiosité porte un nom... la gourmandise. Enfin, ce n'est pas comme si tu ne faisais pas de sport pour éliminer.

Quoique vu le nombre de calories que semblaient faire dépenser son pouvoir, même sans sport celle-ci aurait sans doute toujours eut une taille de guêpe. Le jeune homme avait remarqué que sa camarade semblait plutôt figée face aux enfants, surtout à l'appel au secours dans son regard précédemment. raison pour laquelle durant l'absence des parents, lui faisait tout pour les occuper. l’insistance le fit sourire de nouveau mais le sin ne commenta pas. Après les présentations, la recherche d'Oul par les Muss fut une nouvelle fois évoquée, et Clark sentit le malaise. D'ailleurs celui-ci ne fut pas le seul, et Amy détourna la conversation, faisant goûter les beignets.

Le Johnson ne se fit pas prier. Après tout celui-ci était à la fois un cuisinier, mais aussi comme la plupart d'entre eux un gourmet. La voleuse parla la première, alors que lui-même avait fermé les yeux pour mieux apprécier la saveur du beignet.

- Je ne peux qu'être d'accord avec Oul. Franchement on en mangerait sans avoir faim.
- Merci. Alors de ce que dit Oul, vous cuisinez aussi ?
- Cela m'arrive assez souvent oui, mais je dois admettre que je ne me suis pas encore vraiment lancé dans tout ce qui peut concerner une friture.

Le cadet des jumeaux l'écouta parler de la recette avec attention, et on pouvait presque voir dans ses yeux qu'il s'imaginait les différentes étapes, parlant déjà des points que l'on pouvait changer pour faire différentes recettes... ça, une fois lancé sur un sujet lui plaisant, celui-ci pouvait oublier presque tout le reste.

Lui rappeler qu’elle était pourchassée la mit en rogne. A force qu’on lui rabâche cette histoire de traqueurs et de prime pour sa capture, elle était sûre de ne pas oublier au moins. Mais était-ce un avantage ?
Habituellement quand sa mémoire lui faisait défaut, au moins elle vivait normalement, oubliant les problèmes, et les autres méfaits qu’on pourrait lui reprocher, d’un côté c’était pratique, mais puisqu’elle notait pratiquement tout, elle s’en souvenait après coup… Ce qui était des fois un tout petit peu problématique.
Le regard rouge de la voleuse se fit plus sombre, mais elle se reprit, présentant à nouveau un attitude normale à ses hôtes. Laissant Clark et Amy à un discussion un peu trop culinaire à son gout, certes, les beignets étaient exquis, mais elle-même ne pouvait pas rester plus de trente seconde pour en parler… La jeune femme se tourna vers Erik et débuta une conversation sur les recherches menées dans la mégalopole.
Quiconque serait entré à ce moment là aurait pu être surpris, deux couples parlaient entre eux de sujets totalement différents. Et ce n’était pas les deux femmes de la pièce qui parlaient cuisine, comme ce n’étaient pas les deux hommes qui parlaient d’armes, de technologies et d’organisation dans le groupe.

- J’allait t’envoyer un message pour que tu vienne de toute manière. Nous aurions besoin de toi et de tes… services. Nous sommes parvenus à entrer dans le bâtiment le plus évolué de l’ancienne époque, mais… Personne n’arrive à aller plus loin, enfin je veux dire personne ne veut tenter le coup. Ils ont peur de ne pas en sortir.
- Et tu voudrais que moi j’y ailles c’est ça ? Que j’y ailles, que j’évalue le potentiel danger et les sorties possibles pour des humains normaux, et que je ramène de quoi vous convaincre qu’il est intéressant de continuer sur cette voie ?

La voleuse retint une moue devant sa façon « d’envoyer un message ». Etant une nomade légèrement plus voyageuse que les autres, et pouvant parcourir le pays en une seconde, elle avait placé à divers endroits stratégiques une marque rouge, symbolisant ainsi l’appartenance du lieu pour la voleuse écarlate. Ainsi, les gens savaient où laisser messages, demandes et autres trucs à lui faire parvenir, et en même temps cela symbolisait les lieux de rendez-vous.
Oul eut un sourire mais hocha la tête, acceptant la « mission ». D’un côté ça l’arrangeait, peut être qu’elle-même y trouverait des choses intéressantes.
Elle tourna la tête vers les deux cuisiniers qui continuaient de parler recettes et autres ingrédients. En voyant Clark l’air très concentré, elle ne put s’empêcher de glisser très subtilement près de son oreille.

- Arrête de réfléchir, tu n’est pas habitué, tu vas te faire mal au crâne…

Elle repoussa cependant son assiette calée… pour deux heures environ. Le petit garçon s’avança vers elle et sans lui demander son avis, s’installa sur ses genoux, immobilisant ainsi la voleuse dans une posture inconfortable. Le dos droit et crispé, elle chercha une solution pour se débarrasser du petit monstre et décida de l’envoyer sur Clark. Sans savoir comment il était parvenu là, le garçon se retrouva sur les épaules de Clark, inconscient d’avoir été téléporté. Mais ayant adoré, il descendit et retourna sur les genoux d’Oul qui envisageait grandement d’aller se pendre.
Grimaçante, elle jeta un regard désespéré aux parents qui semblaient bien se moquer d’elle.

- Depuis le temps qu’il nous parle de tata Oul…
- Tata Oul ? s’étouffa la jeune femme, je ne suis pas sa tante moi. Je ne suis rien.

Amy haussa les épaules souriante et débarrassa la table aidée de son mari, alors que la fillette s’approchait aussi d’Oul.

- Clark, aide moi je t’en supplie, je ferais tout ce que tu voudras mais prends les ! Enfin non, pas tout, rajouta t-elle rapidement devant son sourire plus que pervers.

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Clark pouvait comprendre que cela soit énervant. après tout ce n'était pas vraiment une chose plaisante que tout le monde s'inquiète de trop sur le sort de quelqu'un. Certes c'était sympathique et cela partait d'une bonne intention, mais ce qui passe la première fois devient vite plombant au bout de la seconde ou troisième, même si les personnes qui les recevaient en cet instant ne pouvaient pas savoir que les deux jeunes gens avaient déjà évoqué ce sujet avec d'autres. Les conversations allaient bon train. Après tout pour Clark, dès que celui-ci parlait d'une chose qui le passionnait, à savoir ici la cuisine, mais essayez pour les demoiselles et vous verrez que ce serait encore bien pire, celui-ci semblait intarissable. Surtout qu'il existait tellement de manière d’accommoder des aliments en fonction de ce que l'on avait sous la main que l'on pouvait être certain de ne jamais tout connaitre, même si certains mélanges étaient plutôt à éviter de très large préférence.

La conversation qu'avait Oul lui échappait complètement, même si ceux-ci n'étaient qu'à coté. C'était assez surprenant de voir la faculté qu'avait le sin à se retrouver soudainement comme dans une bulle lorsque c'était nécessaire. Cependant la phrase chuchotée à son oreille ne lui échappa absolument pas. Ça, quand une voix féminine parlait d'aussi prêt, même si c'était pour le charrier, le Johnson y prêterait forcément attention.

- Quand je dis que tu es une mauvaise langue... De toute manière il n'y a pas besoin de réfléchir en cuisine, c'est une question d'instinct.

Le berserk avait également finit son assiette, mais pour sa part en prit un troisième, complimentant encore Amy sur sa recette qu'il avait maintenant parfaitement en tête. Mais alors que la conversation continuait, le garçon se retrouva sur ses épaules et par réflexe le cadet des jumeaux attrapa ses jambes avant de le faire descendre. Ce qui semblait avoir bizarrement constitué un jeu pour le garnement, mais rien de vraiment surprenant aux yeux du jeune professeur. La phrase d'Oul le fit sourire de manière particulière et son rattrapage le fit rire. Zut alors, celle-ci avait pressentit le danger de telles phrases, ce n'était pas drôle. Le garçon s'approcha des deux petits et s'amusa à les chatouiller en "punition" pour avoir embêté leur tata Oul.

En effet, le surnom ne lui avait pas vraiment échappé, et lui comprenait parfaitement que les enfants la voit ainsi. Après tout c'était une amie de la famille qui les avait bien aidé. C'était comme pour Ethan et lui avec Yuri. Il ne l'était pas vraiment, mais la famille ne se compose pas uniquement des liens du sang. les petits ne savaient plus quoi faire pour se libérer de cette torture, et lui s'amusait comme un fou. Il demanda également à Oul de quoi elle avait parlé et celle-ci lui expliqua rapidement alors que les parents revenaient.

- Je viendrais avec toi, je pourrais aider à dégager un passage.

Puis regardant les enfants.

- Alors, vous abandonnez ? Vous laissez votre tante tranquille ? Ou bien dois-je continuer la torture ?

Une question d’instinct dans la cuisine ? Pas pour elle en tout cas.
La jeune voleuse semblait complètement perdue, ne sachant pas quoi faire avec les enfants, n’en ayant jamais côtoyé, avait décidé de faire appel à son ami qui semblait à l’aise dans toutes situations…
Heureusement ce dernier prit la situation en main avant qu’elle n’use de son pouvoir pour s’éclipser. Les deux petits à présent entre de bonnes mains, la voleuse se leva et aida à débarrasser pour ne pas s’approcher des enfants qui riaient aux éclats avec Clark.
Bien qu’elle se dise solitaire, elle devait quand même avouer qu’elle avait pas mal d’attaches un peu partout dans le pays… Même si elle n’avait pas l’habitude de cohabiter avec de vraies familles, d’être considérée comme un membre d’une de ces familles, c’était pourtant le cas comme elle le voyait et si d’un côté ça la touchait, de l’autre, ça la perturbait un peu.
Elle sembla un moment dans ses pensées, ressassant ses souvenirs, repensant à Agone qui n’était pourtant pas un membre de sa famille par le sang… ou s’il l’était elle l’avait ignoré puisqu’il ne lui avait rien dit… Et pourtant il avait été l’homme, la personne dont elle avait été le plus proche.
Oul se ressaisit quand son compagnon lui demanda de quoi ils avaient parlé, et elle se permit une vanne avant de lui expliquer.

- C’est à se demander lequel de vous trois est le plus gamin…

Elle raconta rapidement le problème d’Eric et le fait qu’elle allait s’y faufiler pour évaluer les problèmes et fouiller un peu.

- Tu voudrais venir ? Hum… je préfèrerais passer seule avant tout, c’est plus prudent, je ne sais pas sur quoi je tomberais… mais tu pourrais tout aussi leur être utile dehors… Clark possède une force incroyable, expliqua t-elle au couple, je leur fais confiance, rajouta t-elle pour le Sin, et tu sais a quel point avoir ma confiance est dur…

Après tout, si elle leur montrait ses dons à elle, le couple devait avoir déjà comprit pour Clark, et elle les connaissait bien, venant presque une fois toutes les deux semaines pour passer le bonjour. Si ils avaient réussi à avoir sa confiance, le jeune homme pouvait bien faire de même…
La jeune femme vit son compagnon relâcher les petits monstres qui se hâtèrent de fuir dans leur chambre riant aux éclats.
Elle se tourna vers leur père et demanda :

- Tu aurais besoin de moi quand ? Maintenant ou plus tard ?
- En fin de journée nous nous y retrouvons tous, si tu peux être là…
- Je n’ai pas de soucis de déplacement, ça devrait aller, sourit-elle, encore merci pour le repas Amy, et comme toujours c’était délicieux.

Attrapant son sac, la voleuse se dirigea vers la sortie, faisant signe à Clark de la suivre hors de la maison.
Elle marcha quelques mètres avant de s’arrêter en regardant autour d’elle pour se téléporter. Il n’y avait personne.

- Que souhaiterais-tu faire cette après midi ? Je n’ai pas de rendez-vous et rien d’important à faire pour le moment… Si tu souhaites voir quelque chose en particulier, demande et je nous y conduis.

A la réponse de son ami, Oul disparut, les téléportant à l’endroit demandé.

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Peut-être tout était il une histoire d'instinct pour Clark en réalité et ne fallait il pas se fier à son seul avis personnel. Le jeune homme avait en effet prit l'habitude d'être un roi de l'improvisation, et de s'adapter au coup sur coup à ce qui arrivait devant lui. C'était ainsi. Après chacun avait sans doute sa propre vision du monde, et sa manière d'envisager les différentes choses possibles. le surnom évoqué par les parents et qui utilisé par les enfants n'avait put l'amener qu'à sourire. Après tout c'était une chose assez mignonne en soi, et qui prouvait que cette voleuse arrivait tout de même à faire que les gens s'attachent à elle. Personne ne pouvait être vraiment seul. C'était une réalité. Même les plus nomades d'entre eux. Parce que les personnes à qui l'on tient nous accompagnent, dans notre cœur.

- Qui sait ! Mais en tous les cas ils n'ont pas l'air contre.

Les enfants avaient besoin de cela aussi, de voir que des personnes s'occupaient d'eux, et les considéraient comme bien présents. Proposer son aide était une chose naturelle également. Après tout ce ne serait pas la première fois, ni sans doute pas la dernière, que l'un et l'autre travaillaient ensemble.

- Si les dangers sont à l'intérieur et que tu ne sais pas sur quoi tu vas tomber, que je sois présent pourrait être utile. mais bon, je te laisse voir comment tu veux jouer ça. Après tout tu as sans doute plus l'habitude que moi.

La demoiselle expliqua son pouvoir, et le Johnson n'y vit aucune objection, ayant sentit de toute manière qu'il s'agissait de personnes qui ne risquaient pas de les trahir.

- Je sais oui. Je précise d'ailleurs que mon pouvoir me procure une force extraordinaire, mais que c'est le cas en fait pour chacune de mes aptitudes physiques, ainsi que pour ma résistance.

L'heure du rendez-vous fut fixée, et puisque tout le monde était d'accord, les deux sins se séparèrent de la petite famille, non sans que le berserk ait appuyé les dires de sa camarades, les ait salué et dit qu'ils se reverraient sans doute bientôt. Voir quelque chose en particulier ?

- J'ai aperçu une forêt assez loin du village Ashtaru où j'ai été fait prisonnier. J'avoue que je serais assez curieux d'aller y jeter un œil. Je n'ai toujours entendu parler de ce genre de lieu que dans les histoires, alors puisque tu proposes de se détendre un peu, je crois que ça sera pas mal.

Les deux s'y rendirent, et l’arrivée laissa celui-ci un peu extatique, de voir autant d'arbres, de feuilles, et de plantes diverses autour de lui, alors qu'ils étaient sur un petit sentier de terre. Mais ce qui le laissait tout de même pendant un léger temps silencieux, c'était l'apparence si verte des alentours. La couleur semblait vraiment partout, omniprésente, des racines des arbres jusqu'au sommet.

- C'est si différent du désert... j'ai vraiment du mal à croire que ce soit des coins de la même planète. Cela ressemble vraiment à un paradis, et je comprends pourquoi les Ashtarus tiennent tant à protéger ce genre d'espace, même si leur logique est stupide. Il parait qu'à une époque très lointaine, ce genre de chose était visible un peu partout, je me demande si la légende est vraie.

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